Arthur Rimbaud, Ma Bohème

dimanche 24 mars 2013


Pour Sanam

"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant"
Paul Verlaine

Nos pieds nus, que borde un ruisseau chantant, vont sous de longs
Prés verts ; Baignant dans un chaud soleil, à midi,
Nous marchons dans le ciel et par les blés jaunis.
Les Parfums bercent nos ventres nus et blonds.

A chacun de nos doux baisers perle l'amour
Infini. Nous allons par les bois bruns des soirs
D'été, et les vergers tièdes - Raisin et poire ! -
Près du feu, la nuit, poches trouées et pieds lourds,

Tu pose la tête dans mon épaule bleue
Et contemple l'Etoile - Je rêve dans tes yeux,
Brodés de flammèches - aux ombres qui bougent.

Le vent se pâme, l'Aube se lève d'un bras
Orangé - Où l'Etoile a pleuré rouge -
Et chauffe nos fronts roses et vermeils, comme un drap.

                                                       Edema Ruh.

"Tu viendras, tu viendras, je t'aime !
Ce sera beau
Tu viendra, n'est-ce pas ?"
Arthur Rimbaud

1 commentaire:

  1. Évaluateur Oniris25 mars 2013 à 21:31

    Ah, j'aime beaucoup. L'ambiance est là, pour moi, un décalage curieux, un ailleurs pastel où je retrouve effectivement une ambiance verlainienne. Même le rythme assez amorphe (quatorze syllabes au premier vers quand même) participe de l'évocation, je trouve.
    J'apprécie particulièrement "Nous marchons dans le ciel", les ventres nus et blonds, les bois bruns des soirs avec le rejet sur "été", les vergers tièdes... les trouvailles toutes simples et savoureuses foisonnent ! Très belle fin, pour moi.

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